Ceux-ci furent poussés activement durant l'été
1974 et à la fin août deux galeries en béton de 140 m et 50
m qui devaient dissimuler en partie la circulation automobile sur cette section
longue de 800 m étaient presque achevées. L'intention de l'Administration
paraissait claire : construire au plus vite ce que l'on pouvait construire de
la voie express avec l'espoir de la continuer en des jours meilleurs.
L'opération était sans intérêt pour la circulation
mais elle eût compromis l'aménagement ultérieur du quai bas
en jardin, car les promeneurs auraient dû cohabiter avec les voitures. Il
fallait donc l'empêcher. Après de vaines démarches auprès
du Préfet de Paris, nos dirigeants associatifs obtiennent, grâce
à une intervention énergique au cabinet du Premier Ministre, la
suspension des travaux en cours et le réexamen de l'affaire par un groupe
de travail réunissant des élus et des fonctionnaires. Les discussions
sont vives mais finalement la majorité se prononce pour la solution de
bon sens et c'est ainsi que les voitures qui passent sous le pont d'Austerlitz
ne roulent pas aujourd'hui sur le port Saint-Bernard. Les galeries construites
ont été affectées à des activités sportives
(Espace Lucien Gaudin). Bien que l'Association n'ait pas été invitée
à participer à l'élaboration du programme d'aménagement
de ce port et ait exprimé quelques réserves sur certains de ses
aspects, celui-ci est devenu un lieu de promenade à l'abri de la circulation
automobile et les usagers qui en profitent n'imaginent certainement pas qu'ils
doivent cette situation à notre Association.
Mais là ne s'est pas arrêtée leur intervention et un programme
de rénovation fit l'objet d'une plaquette éditée par l'Association
en 1976. Ce programme comportait la demande de concertation de toutes les administrations
intéressées à l'affaire et dont l'accord était indispensable
: le Service de Navigation de la Seine, le Port Autonome de Paris, le Ministère
de la Culture et la Ville de Paris. Il leur proposait de faire disparaître
les éléments qui avaient altéré la beauté de
ces berges : bâtiment de la navigation et parkings divers, de procéder
au ravalement et à la réfection des murs de soutènement des
quais hauts, d' étudier un réaménagement des quais hauts
et bas entre le Petit Pont et le Pont Saint-Michel et enfin de créer quelques
taches de verdure, gazons, arbres et arbustes.
Une partie de ce programme a été réalisée et en
particulier la suppression des divers parkings automobiles mais le bâtiment
de la navigation est toujours en place et le réaménagement des quais
entre le Petit Pont et le Pont Saint-Michel, malaisé il est vrai, reste
à faire. L'Association a édité en 1998 un document illustré
sur la rénovation des berges de la Seine en rappelant l'action passée
de l'Association dans ce domaine au moment où les dirigeants de la Ville
de Paris décidaient de poursuivre l'aménagement des berges pour
les consacrer à la promenade et annonçaient la création d'une
manifestation annuelle, la «Fête du Fleuve». A la suite du changement
de majorité à l'Hôtel de Ville de Paris, cette fête
est devenue «Paris-Plage», opération attirant beaucoup de monde
mais diversement appréciée par les riverains en raison des nuisances
sonores qu'elle entraîne.
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