Lors de l'Assemblée Générale du
9 janvier 1989, avaient été invités J.P. RICHER Directeur
de la Circulation à la Préfecture de Police et R. GRILLOU Adjoint
au Maire du 4ème Arrondissement. Ce dernier annonça la mise en service
le 1er mai 1989 de bateaux à l'usage des touristes et cette information
qui concrétisait l'une des plus anciennes suggestions de l'Association
fut accueillie avec intérêt mais cette mesure ne fut pas considérée
comme suffisante pour débarrasser l' Île de la Cité des cars
de tourisme.
L'Association rappela alors la proposition de création d'un service
d'autobus spéciaux qui desserviraient la Cité en même temps
que les sites touristiques les plus fréquentés, sans préjudice
d'une « noria » de bus-navettes pour les passagers des cars, cette
solution permettant de supprimer la circulation des cars privés dans l'île
et devant être acceptable par les touristes. Pendant le débat animé
qui suivit, les adhérents exprimèrent leur vif mécontentement
et J.P. RICHER reconnut que la situation était difficile et que les autorités
compétentes n'avaient pas encore arrêté une politique de circulation
des cars dans l'île de la Cité.
Au cours de l'Assemblée Générale du 2 avril 1990, l'Association
prend acte d'une récente décision concernant les cars de tourisme,
la suppression de leur stationnement le long de la cathédrale rue du Cloître
Notre-Dame et leur report quai de la Corse ainsi que la réduction de six
semaines annuelles de leur stationnement réservé rue d'Arcole et
quai aux Fleurs. Enfin une mesure concrète après tant d'attente
!
L'Association demande enfin à J.P. RICHER au cours d'une entrevue le
17 juin 1991, que le quai de la Corse soit strictement réservé aux
cars et propose que ceux-ci se voient également attribuer la portion de
la rue de la Cité le long du marché aux Fleurs, les voitures de
police stationnant à cet endroit pouvant être transférées
quai aux Fleurs côté Seine. J.P. RICHER promet de renouveler au personnel
de la Préfecture de Police les consignes de respect du stationnement quai
de la Corse sans retenir toutefois la proposition de l'Association.
Une petite amélioration de la situation autour de la cathédrale
est apportée par l'arrêté du 10 avril 1992 du Préfet
de Police Pierre VERBRUGGHE qui interdit la circulation et le stationnement des
cars sur le Pont au Double et sur le parvis Notre-Dame en juillet et en août
ainsi que pendant les week-ends et jours fériés en période
touristique. Cependant, pour les riverains, la situation demeure critique et s'aggrave
même avec l'arrivée des touristes des Pays de l'Est et l'afflux provoqué
par le parc Euro Disneyland.
Une entrevue est alors demandée à Jacques DOMINATI, Adjoint au
Maire de Paris chargé de la Circulation et du Stationnement. Au cours de
cet entretien qui a lieu le 4 mai 1992, l'Association rappelle tous les inconvénients
de la situation et les nuisances insupportables causées aux riverains .
Elle insiste pour qu'une décision soit prise dans un avenir prochain. En
attendant la mise en place d'une solution définitive comportant l'interdiction
totale du stationnement des cars de tourisme dans l'lle de la Cité, ils
reprennent la proposition faite à J.P. RICHER de leur réserver le
quai de la Corse et la rue de la Cité le long du marché aux fleurs.
Jacques DOMINATI leur promet d'intervenir auprès de la Préfecture
de Police et propose d'organiser avant l'été une réunion
avec tous les services concernés de la Ville de Paris et de la Préfecture
de Police à laquelle assisterait une délégation de l'Association.
Mais cette réunion n'aura pas lieu et, le 23 septembre 1992, l'Association
intervient auprès de Bernard PLASAIT, Adjoint chargé du Tourisme,
pour lui exposer que la patience des riverains des deux îles, mise à
une si longue épreuve, a atteint ses limites et que la Mairie de Paris
devait s'attendre à des manifestations spectaculaires de protestation si
une nouvelle saison touristique devait débuter sans une amélioration
très sensible de la situation. Bernard PLASAIT indique alors que la Ville
de Paris s'oriente vers une interdiction de circulation et de stationnement dans
les deux îles. Il ajoute que la municipalité ne souhaitait pas voir
à Paris la manifestation organisée par les habitants de la ville
de BRUGES qui avaient installé des drapeaux noirs à leurs fenêtres
pour obliger leurs édiles à interdire les cars dans leur ville,
ce qu'ils ont obtenu rapidement !
A la suite de ces interventions, Jacques CHIRAC, Maire de Paris, reconnaît
publiquement que la situation est devenue intolérable et charge un de ses
collaborateurs, Claude COLLET ancien Président de la R.A.T.P, de coordonner
les études entreprises pour apporter une solution globale au problème
des cars dans la capitale. Contact est donc pris avec celui-ci pour lui faire
part des souhaits de l'Association et un nouvel entretien avec Jacques DOMINATI,
le 14 janvier 1993, permet à une délégation de celle-ci de
confirmer sa position alors que le Maire de Paris étudie le rapport COLLET.
Le 5 avril 1993, Jacques DOMINATI expose au Conseil de Paris le programme décidé
par la municipalité pour régler le problème des cars de tourisme
, ce programme comportant notamment :
• la construction d'un parc de stationnement de 80 places pour cars au
Grand Louvre, cet ouvrage devant être terminé fin
1993;
• la construction d'un parc de même importance à proximité
du Palais Omnisports Bercy, dont les travaux sont prévus
en 1994-1995;
• la réservation au parc de stationnement Pompidou de 30 emplacements
pour cars dans un délai de deux ans;
• l'interdiction du stationnement des cars de tourisme aux abords de Notre-Dame.
La coopération des services de police est jugée
indispensable à la réussite de ce programme.
En application de celui-ci, le Préfet de Police Philippe MASSONI signe
le 13 mai 1993 un arrêté interdisant le stationnement des cars de
tourisme dans l' Île de la Cité, la dépose des passagers se
faisant quai de la Corse côté Seine et leur reprise quai de l'Archevêché,
le stationnement des cars étant réalisé quai d'Austerlitz
côté pair. Ce régime qui devait durer une dizaine d'années
apporte un grand soulagement aux riverains, bien que la circulation des cars demeure
autorisée sur les quais nord de l'ile de la Cité. Mais cette solution
a au moins le mérite de réduire beaucoup les nuisances des cars
et de permettre d'attendre le réglement définitif du problème.
A cet effet, la Mairie de Paris poursuit ses investissements et construit un appontement
pour vedettes fluviales à Bercy ainsi qu'un souterrain de communication
avec le parking sous la voie express rive droite et cette politique est maintenue
par Jean TIBERI qui a succédé à Jacques CHIRAC à l'
Hôtel de Ville mais l'étape ultime, celle de la suppression totale
de la circulation et du stationnement des cars de tourisme dans les deux iles,
n'est toujours pas franchie.
En mars 2001, les élections municipales amènent une nouvelle
majorité au Conseil de Paris et Bertrand DELANOË devient Maire. Il
trouve parmi les problèmes en suspens celui des cars de tourisme et demande
à ses deux adjoints Denis BAUPIN chargé de la Circulation, du Stationnement,
des Transports et de la Voirie et Jean-Bernard BROS chargé du Tourisme
d'organiser une concertation avec toutes tes parties Intéressées
au problème.
Plusieurs réunions permettent à chacune d'elles de faire connaître
son point de vue, et les représentants de l'Association interviennent à
cet effet, demandant une fois de plus la suppression totale de la circulation
et du stationnement des cars de tourisme dans les Îles. Diverses solutions
sont envisagées par la Mairie de Paris, certaines entraînant même
une vive réaction des habitants des Îles. Finalement, lors de la
réunion du 29 janvier 2003, Denis BAUPIN rend publique la décision
prise par la Mairie de Paris pour régler ce problème.
Le dispositif suivant est arrêté :
• A compter du 5 avril 2003, la circulation, l'arrêt et le stationnement
des cars de tourisme sont interdits dans l'Île de la Cité et l'Île
Saint-Louis à l'exception des axes traversants;
• L' acheminement des touristes aux abords de la cathédrale est
dorénavant assuré par des vedettes fluviales, ce transport étant
confié d'une part au groupement «Bateaux parisiens» et «Marina
de Bercy» avec trois bateaux et d'autre part à la société
«Vedettes de Paris et d'lle de France» avec deux bateaux; ces unités
partiront de la Tour Eiffel et de Bercy et effectueront deux boucles Est et Ouest
autour des iles;
• En période de crue portant le niveau de la Seine à une
hauteur égale ou supérieure à 2,50 mètres à
l'échelle d'Austerlitz, le service des vedettes sera suspendu. Les cars
seront alors réadmis à titre exceptionnel sur l'Île de la
Cité avec dépose des passagers quai de la Corse et reprise quai
de l'Archevêché (arrêt maximum autorisé de 15 minutes).
La solution préconisée par notre Association depuis si longtemps
voit enfin le jour, à la grande satisfaction des habitants des Îles.
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