En outre, l'emplacement des rampes d'accès et
des bouches d'aération n'était pas encore arrêté en
raison des multiples problèmes dus à l'environnement. Les 17 places
réservées aux cars de tourisme se révélaient très
insuffisantes pour supprimer les nuisances causées par leur stationnement
en surface à un moment où le développement du tourisme devait
apporter un flux croissant de visiteurs provinciaux et étrangers. D'autre
part, les dimensions importantes des cars modernes exigeaient une grande hauteur
sous plafond des rampes et des aires de stationnement souterrain ainsi qu'un espace
d'évolution suffisant qui paraissaient incompatibles avec la disposition
des lieux. Les chauffeurs de cars, consultés, avaient d'ailleurs indiqué
que, pour des raisons de sécurité et de rapidité, ils n'utiliseraient
pas le parking.
Yvonne REGEF et Françoise FOUGÈRE rédigent donc une pétition
et recueillent quelques centaines de signatures qu'elles envoient au Préfet
de Paris M. DIEBOLT.
Sur leur proposition, un Conseiller de Paris, M. CHABROT, demande la révision
du projet mais sa proposition est repoussée. Devant l'urgence de la situation,
Yvonne REGEF, Françoise et Louis FOUGÈRE accompagnés par quelques
amis et sympathisants décident de constituer une Association qui est fondée
le 6 septembre 1970 et font campagne contre cette construction. Un mois après,
mille adhérents écrivent à leurs élus pour demander
la suppression du projet pendant qu'une conférence de presse est organisée
sur les lieux devant de nombreux journalistes très intéressés
par le brillant exposé de M.PAYEN-APPENZELLER.
Entre temps, les dirigeants de l'Association apprennent que la construction
de ce parking avait été décidée par l'Administration
afin de permettre au concessionnaire du parking du parvis Notre-Dame, dont tous
les emplacements devaient être banalisés, d'équilibrer financièrement
son projet en vendant l'usage à long terme d'une centaine de places du
parking sous le square Jean XXIII. Au cours d'un entretien qu'ils obtiennent du
Préfet de Paris, ils soulignent les faiblesses du projet, en démontrent
les graves inconvénients et obtiennent, après un débat animé,
qu'il soit sursis à l'abattage des arbres afin d'éviter que la situation
ne devienne irréversible. Ils utilisent à cet effet l'avis autorisé
d'un fonctionnaire des Eaux et Forêts qui met fortement en doute les chances
de survie des nouveaux arbres qui seraient plantés dans 1,70 m de terre
sur béton, privés d'aération et de communication avec la
nappe phréatique.
Disposant ainsi d'un nouveau délai, ils le mettent à profit pour
visiter les élus, faire envoyer des milliers de lettres aux autorités,
maintenir des contacts serrés avec la presse. Un nouvel examen du projet
a lieu devant le Conseil de Paris, alors que de nombreux adhérents occupent
les tribunes et, sur l'intervention très efficace de M. TOLLU, le Conseil
décide de revenir sur son vote antérieur et demande au Préfet
d'étudier une solution de remplacement. A l'automne 1971, l'Administration
est sur le point de proposer au Conseil cette solution qui consiste à déplacer
légèrement ce parking vers l'est et à en mettre une partie
sous le quai de l'Archevêché.
Mais la nouvelle Association veillait. Informés du projet qui avait
été préparé dans la discrétion, ses dirigeants
font intervenir la Délégation régionale des Bâtiments
de France qui n'avait pas été consultée ainsi que le Ministère
des Affaires culturelles et le Comité du Mémorial de la Déportation.
Devant leurs oppositions, le nouveau Préfet de Paris M. VERDIER renonce
à ce projet de l'Administration qui est définitivement abandonné.
Cette première victoire devait encourager l'Association à livrer
une autre bataille, plus difficile et plus longue, celle de la voie
express rive gauche. |